Limiter ses rejets et la pollution de l'eau
Afin d’avoir un impact minimum sur le cycle de l’eau, nous devons chacun à notre niveau limiter notre consommation mais également rendre l’eau consommée au milieu naturel la moins polluée possible.
Pour y parvenir, il faut éviter de transférer dans l’eau les polluants suivants :
- la matière organique qui consomme beaucoup d'oxygène pour être dégradée dans le milieu récepteur,
- les phosphates et les nitrates qui provoquent une prolifération d'algues dans le milieu récepteur (eutrophisation),
- les virus, bactéries et produits toxiques, qui perturbent la vie des organismes présents dans le milieu naturel allant jusqu'à provoquer leur mort soit à court terme, soit à plus long terme par accumulation dans les chaînes alimentaires.
Voici les actions et les gestes concrets à accomplir pour limiter et réduire la pollution de l’eau.
- Evitez la mousse ! Lors du lavage des sols, réduisez la dose de détergent afin d'éviter des consommations excessives d'eau pour le rinçage ou mieux, privilégiez l'utilisation d’un détergent sans rinçage. Pour le lavage du linge en machine, utilisez systématiquement les lessives sans phosphate. Privilégiez également les produits de lavage respectueux de l'environnement, biodégradables et à base d'agents nettoyants végétaux.
- Evitez l’emploi de produits agressifs (détartrants, décapants…) et utilisez des méthodes douces comme le vinaigre pour enlever le tartre ou encore des méthodes manuelles (avec un grattoir ou du papier de verre) pour enlever une couche de peinture.
- Evitez les détachants pour textiles en tout genre et utilisez les recettes de grands-mères qui permettent de détacher en douceur les textiles. A titre d’exemple, pour éliminer une tache de cerise, il suffit de laver à l'eau savonneuse, d’imbiber la tache qui reste avec du lait, de laisser agir une à deux heures puis de bien rincer. D’autres exemples sont disponibles sur www.ecoconso.be.
- Ne jetez pas n'importe quel produit dans l'évier, les toilettes ou les égouts. Rapportez systématiquement à la déchetterie les restes de nettoyants, dégrippants, décapants, peintures, solvants, huiles de vidange, huiles de friture. Les stations d'épuration et les fosses septiques ne sont absolument pas conçues pour traiter ce type de polluants. Rapportez donc systématiquement ces déchets en déchetterie !
- Rejeter dans un réseau d'assainissement un déchet dangereux perturbe gravement le fonctionnement des stations d’épuration. Les produits peuvent tuer les bactéries chargées de traiter la pollution et s'accumuler dans les boues qui contaminent les sols en cas de valorisation en épandage agricole. Chaque année, les vidanges sauvages de voitures contaminent les sols puis les nappes phréatiques ou directement des eaux de surface. L'huile de vidange est un produit dangereux à rapporter dans un garage ou une déchetterie. Un seul litre d'huile contamine une surface de plus de 10 000 m² d'eau en s'étalant sur toute sa surface et provoque la mort de la faune et de la flore en empêchant toute oxygénation.
- Jardinez écologiquement. Le jardinage incite à acheter de nombreux produits tels que désherbants, engrais, fongicides, insecticides, pesticides… Ces produits ne sont pas inoffensifs pour les sols, la ressource en eau et la santé. Respectez scrupuleusement les consignes de manipulation et les doses prescrites par les fabricants (certains jardiniers amateurs appliquent des doses 10 fois supérieures à celles des agriculteurs pour un résultat équivalent). Videz sur les surfaces traitées les eaux de rinçage du pulvérisateur et ne les jetez en aucun cas dans les canalisations ou à l’égout. Préférez systématiquement aux engrais chimiques, les engrais naturels ou mieux encore le compost que vous pouvez fabriquer. Pour résumer l’ensemble des bonnes pratiques, l’AREL a édité un guide du jardinage écologique à télécharger depuis son site Internet www.arel.asso.fr.
- Faites régulièrement vidanger votre fosse septique (au pire tous les 5 ans) pour garder une épuration efficace. Ne pratiquez jamais de branchement sauvage sur un égout ou un réseau d'eau pluviale. Ces interventions doivent répondre à des règles techniques précises et se faire après autorisation de la mairie.
- Protégez vos canalisations contre le tartre. Ce dernier provient de la chaleur qui transforme le calcium et le magnésium présents dans l’eau en calcaire. Le tartre est responsable de surcoûts car il se dépose sur les résistances et oblige à chauffer d'avantage pour produire de l'eau chaude. Il impose d'utiliser des quantités plus importantes de lessive et de poudre à laver et il réduit au final la durée de vie des canalisations et des appareils (chauffe-eau, lave-linge, fer à repasser…).
- Le tartre doit être traité si la dureté de l’eau est supérieure à 30° TH (1° TH correspond à 1 g de calcium/m³ d'eau). Pour ce faire, l'installation d'un adoucisseur d'eau est une solution mais elle consomme de l'énergie ainsi que des quantités de sel et d'eau non négligeables et l'eau traitée en sortie d'un adoucisseur n'est plus potable. Il existe également des appareils antitartre magnétiques ou électroniques qui fonctionnent sans entretien et avec des consommations électriques très faibles (il est impératif de consulter dans ce domaine les revendeurs spécialisés).
Consultez les rubriques suivantes pour en savoir plus :
réduire et raisonner votre consommation d’eau potable,
aller plus loin et prolonger vos bonnes habitudes sur votre lieu de travail ou lors des loisirs.